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écrire pour survivre
11 avril 2016

Anniversaire, la suite, dans l'avion

Dans l'avion au dessus de l'océan . Quelle heure est-il ? 20h30 . Nous sommes toujours le 10 avril . En métropole il est 2h 30 et donc on est déjà le 11. Mais moi dans mon siège étriqué , entourée de fantômes qui dorment , je vis encore le 10 avril. C'est mon jour d'anniversaire le plus long , mon solstice personnel , rien que pour moi .

Ma nièce m'a fait un bisou en me croisant dans le couloir . Parce que je le vaux bien. En allant aux toilettes en même temps que ma grande soeur ,celle-ci m'a laissé la primeur du pipiroom parce que c'est mon anniversaire. J'adore que ce soit mon anniversaire . Il ne se passe rien de spécial , je n'aurai ni fête , ni gâteau ni bougie mais tout le monde est attentionné avec moi et c'est particulièrement agréable d'être cocoonnée , chouchoutée, papouillée , bisoutée, câlinée . Encore , encore !
Je suis assise , avec les genoux qui touchent le siège devant moi . J'ai mal aux fesses alors je me tortille en essayant de me tourner un peu d' un côté et un peu de l'autre . J'ai replié mes ailerons latéraux parce que ma voisine de gauche se croit propriétaire exclusive des 2 accoudoirs situés de part et d'autre de son fauteuil. J'ai un chouilla la nausée parce qu'on avait faim en attendant notre vol donc j'ai mangé un panini (j'adore les paninis ) et un beignet au chocolat que mon fillot n'a point voulu vu qu'il a toujours les yeux plus grands que le ventre ce cornichon . Et sitôt dans l'avion, pouf ! On nous sert un repas . J'ai chipoté mais j'ai quand même grignoté un peu . Du coup je me sens pleine comme un oeuf, burp et reburp , saturée, overdosée . Je commence aussi à avoir mal aux genoux et aux cuisses de tant d'immobilité alors qu'on vole à une vitesse qui dépasse l'entendement. Je m'endors . Je crois que je vais me contorsionner et faire un petit striptease pour enfiler les bas de contention ultra sexy que j'ai emprunté à l'hôpital , histoire de soulager mes jambes coincées .Ouiiiiiiiii , ça va nettement mieux avec mes superbes bas résilles. 

Nous avons dormi, mon fiston et moi ou plutôt , il dort toujours et je me suis réveillée. Il est 0h20. Ou plutôt 6h20 . Oui mais je veux rester à l'heure guadeloupéenne ouiiiiinnnn ! Veux pas rentrer ...
Ça s'agite dans l'avion . La pénombre imposée dans la cabine a laissé place à une vive clarté . Les chariottes circulent . Le petit déjeuner bat son plein . Je me frotte les yeux . Miam , de la confiture banane-caramel , je n'en ai pas encore goûté . J'ai testé pendant une semaine la banane( un délice), la goyave ( succulente) et la passion (excellente). La banane-caramel met un goût de paradis sur mon croissant. Je lorgne sur celle de mon fils qui dort toujours .... Mais non je ne me comporterai pas en mère indigne . Je lui laisse sa confiote.
Lui râle juste un instant en me demandant pourquoi j'ai allumé la lumière enfin quoi ! Heu ,moi j'ai rien fait hein , je ne contrôle pas l'éclairage de la cabine.... Il grogne , il fait des bruits bizarres puis disparait sous son plaid , transformé en fantôme .
Nous entamons notre descente vers Paris où la température ( tropicale) culmine actuellement à 10 °. Je vais geler sur place . C'est terrible . Fiston roupille toujours , avec son croissant et sa confiote au dessus de la tête . Je range tout pour redresser les tablettes et m'arrange pour que nos vestes soient aisément accessibles dans nos sacs à dos . Je sors un pantalon que je propose à fiston ( toujours en bermuda ) car il va faire froid . Il me répond par un borborygme incompréhensible . Je range le futal avec les vestes. Fiston se met un bandeau sur les yeux , style " Je ne veux pas voir le monde . Foutez moi la paix. " et râle encore parce que je relève le dossier de son siège . Excuse moi , l'avion ne va pas faire des ronds dans l'air pour que môssieur puisse dormir , l'avion descend et oh ! va se poser . Si, si , j't'assure .

Le jour se lève, tout rose , au dessus des nuages clairsemés . Une minute plus tard , le soleil vient éclabousser mon hublot . L'avion grince : sortie du train d'atterrissage ? Ça gigote ,ça turbule ( oui ! Du verbe turbuler , et oui madame ! ) . Il y a plein de petites maisons et de minuscules immeubles en bas . Un monopoly surpeuplé miniature . Rose, bleu, vert et blanc. Une jolie rivière miroitante . Ce n'est pas un monopoly mais des légos .
Notre panier à salade vient d'atterrir . Sans nous essorer . Chapeau .

Nous voici donc à paris . je garde mon débardeur . Je résiste . Pas longtemps . Au sortir de la navette et à l'entrée de la gare Montparnasse, les courants d'air parisiens ont raison de ma détermination et j'enfile une veste décathlon , légère mais suffisante, pour le moment . Commence la longue attente jusqu'à l'arrivée de notre train. Il n'y a pas eu assez de circulation, nous sommes arrivés tôt à la gare . Un comble. Paris est toujours aussi moche . Pas de soleil . Fini le soleil. Du gris, du sale, des tags moches (pourquoi les tagueurs écrivent ils leurs propres noms ? Pourquoi pas des dessins, des fresques, des délires? ), des gens aux visages fermés, tristes. Paris cacaboudinesque, et cacaproutesque, gerbatoire et déprimationnant .

On a trouvé un endroit pour patienter. Un endroit abrité des courants d'air et des flux chaotiques de gens qui circulent en tout sens mais de préférence juste devant nos pompes. Un endroit wifitesque et sportif où des gens motivés pédalent pour recharger leur téléphone portable . Un endroit caaaaaaalme. Fiston lit et moi j'écris .

De temps en temps , je zieute le panneau d'affichage des trains au départ . Je flotte dans un léger brouillard qui m'enrobe et atténue les bruits alentour. Il m'entoure d'une aura protectrice et agréable. En fait j'ai sommeil. Je ne sais pas combien de temps nous avons dormi. Aucune idée. Je m'y perds , entre l'heure de là-bas, l'heure d'ici, tout se mélange. Mais je sais que nous avons peu dormi. Je ressens le "jet-lag" des bobos proutproutesques qui ont l'habitude de voyager et qui causent en english pour faire culturés . 

Un oiseau vient de passer en rase motte à côté de nous . Finalement , le vélo-chargeur et les piafs me font paraître Paris plus sympathique . C'est un lieu de vie humain comme un autre . Avec des êtres vivants qui , en majorité , veulent juste vivre en paix et heureux si possible . Et avec une minorité de connards qui font chier le monde. Comme partout en fait . Fiston fait des origamis . Un bébé très fâché s'exprime bruyamment . On attend . La vie passe . On rentre à la maison. 

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  • Mon expérience, mon aventure... textes et photos de l'auteure, à part les plus anciennes , jusqu'à ce que je réalise que j'avais envie d'illustrer mes écrits avec mes propres clichés. Je m'appelle Solemum car Soledad était déjà pris...
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