Instantanés
Céphalée
Cela fait six jours que j'ai mal à la tête,
Pas fortement mais toute la journée
Et plus encore quand je suis sous ma couette
Et que je pose mon crâne sur l'oreiller.
Les antalgiques, je n'en prends plus
Car ce serait en continu tout le temps
Et puis si je veux voir comment ma douleur évolue
Il faut donc que je la ressente en grand
Soit. Mais aujourd'hui, elle redouble d'intensité
Elle cogne et m'enserre tout le côté droit
J'ai tenu jusqu'à quinze heures sans protester
Et puis j'ai pris des médicaments une seule fois
Le soulagement est arrivé au bout d'un long moment
La souffrance s'est estompée comme on gomme une esquisse
Je l'ai sentie s'envoler pour presque disparaitre complètement
Cette délivrance, cette renaissance, je l'ai savourée tel un délice.
Hiver
En hiver, les bancs sont froids et humides
Et ils me glacent les fesses
J'attends, dans le petit parc vide
Les enfants jouent en courant sans cesse
Au coeur de la ville qui vrombit
Un écrin de verdure accueille nos bicyclettes
Un oiseau fait avec son bec un petit bruit
Il ne chante pas, il ne siffle pas, il cliquette
Un minuscule chien téméraire se précipite vers moi
Et s'arrête à un mètre pour repartir en une seconde
Il est dix-huit heures et le jour se sauve à grands pas
Les teintes des arbres se fondent et se confondent
L'ombre s'étend, annonçant la nuit naissante
Mon immobilité me refroidit peu à peu
Me pénétrant de son étreinte piquante
Je frisonne, gelée des pieds jusqu'aux cheveux
Il est temps de rentrer, avant de prendre racine
Ma journée ne se terminera que demain matin
Après une longue nuit de veille, qui est ma routine
Ensuite seulement, je pourrai m'allonger et dormir enfin.
Buisson d'hiver, violettes promesses, futures surprises printanières