Infimes délicatesses quotidiennes
Souffler faiblement mais sans relâche sur la plume délicate qui plâne sur l'apesanteur de son extrême légèreté.
Prier sans lassitude aucune à l'aube de chaque jour qui s'éveille l'ombre luminescente d'une divinité invisible .
Effleurer doucement le manteau endolori d'un corps affaibli par une affection pour lui procurer une apaisante langueur .
Sourire dans la tourmente malgré l'angoisse qui étreint pour rassurer l'enfant ou l'être trop sensible pour endurer l'inacceptable.
Saisir, sans le briser, le minuscule insecte tétanisé et le déposer, sans l'écraser, hors du foyer, lui accordant vie et liberté.
Choisir de dire non, envers et contre tous, bravant sa folle peur et le danger rôdant en affirmant sa propre vérité audacieuse.
Onduler en suivant fidèlement la vague mouvante de la musique envoutante et se laisser traverser par ce vivant mouvement.
Se transformer en instrument absolu et laisser s'envoler la consonance qui vibre en soi comme dans une cathédrale résonnante.
Courir à perdre haleine en s'étouffant de rire avec les cheveux emmelés par la vivifiante bourrasque de l'automne renaissant.
Accepter la liberté embarrassante des gouttelettes salées qui glissent sur les joues quand l'émotion déborde et s'expose.
Tolérer et adorer en soi et autour de soi toutes les manifestations de vie exubérantes aussi microscopiques que gigantesques.
Respirer le parfum humide et sauvage de l'écume qui se brise tout au loin, sur l'horizon de nos rêves infinis.
Bretagne